Gyeongju (4ème partie) : Bulguksa

Publié le par yann ourry

Le temple Bulguksa est probablement le site touristique le plus visité de Corée... à juste titre à mon avis. De nombreux temples coréens sont magnifiques et méritent une visite, mais si on doit en visiter un seul, je pense que c'est Bulguksa.

Situé entre Gyeongju et la côte orientale de la Corée, à quatre kilomètres de Seokguram, Bulguksa a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1995. Symbole de la puissance du royaume de Silla, ce temple étonne par son cadre naturel, l'élégance et l'originalité de ses bâtiments, les décors sculptés et les jeux de couleurs des différents matériaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'histoire du temple Bulguksa, comme souvent, est faite de destructions, restaurations et reconstructions. Les textes mentionnent la construction d'un premier temple à cet emplacement en 528, mais il ne s'appelait pas Bulguksa. Le temple Bulguksa est construit, comme Seokguram, de 751 à 774, par Kim Daesong, ministre important du royaume de Silla. De nombreuses transformations et restaurations se succèdent alors au fil des siècles. Durant l'invasion japonaise (1592-1598), le temple est incendié, tous les édifices en bois sont détruits. Le temple est alors reconstruit à partir de 1604.

De 1604 à 1805, on dénombrerait environ 40 campagnes de restauration, ce qui démontre bien la courte durée de vie des édifices en bois. Une photographie ancienne, visible sur l'article de Wikipedia concernant Bulguksa, témoigne de l'état du temple en 1914 : seuls les principaux bâtiments sont debout, le reste du temple ressemble davantage à un "tas de pierres". De 1969 à 1973, une grande campagne de restauration est engagée : en fait, les structures en pierre sont conservées mais les bâtiments en bois sont reconstruits, à l'identique.

 

Pour accéder au temple, un chemin traverse un beau parc constitué de massifs d'arbres, d'étangs et de ponts.


















Puis le chemin aborde un passage couvert. Ce petit bâtiment d'entrée abrite quatre grandes statues, que l'on rencontre fréquemment à l'entrée des temples coréens.

 





















L'entrée du temple, au bout du chemin, est probablement la plus belle partie du site. Deux portes, précédées d'escaliers en pierre, permettent l'accès à l'intérieur du temple. La plus petite porte, Anyangmun, se situe à l'ouest, donc à gauche en arrivant. Elle est précédée d'un escalier composé de deux volées séparées par un repos. Ces deux volées possèdent chacune leur nom : Yeonhwagyo et Chilbogyo. Des fleurs de lotus étaient gravées sur les marches mais elles sont aujourd'hui en grande partie effacées.


La porte Anyangmun est située à gauche sur la photo. Les escaliers sont en fait considérés comme des ponts ("gyo" signifie pont). Symboliquement, ils permettent le passage du monde humain au monde de Bouddha (nous préciserons davantage cette symbolique pour la deuxième porte).











Au centre de cette façade, entre les deux portes, se trouve le pavillon Beomyeonglu, dont l'architecture est originale. Au-dessus d'un large soubassement en pierre, le bâtiment est porté par un premier niveau de colonnes en pierre. Chacune de ces colonnes est composée d'un assemblage complexe de pierres sculptées. Un second niveau, structuré par des colonnes en bois, porte le large toit du pavillon.





La partie orientale de cette façade, à droite en arrivant, présente la deuxième porte, la plus importante, nommée Jahamun ("porte du brouillard mauve"). Elle est précédée, comme la porte Anyangmun, d'un escalier à deux volées séparées par un repos, mais l'escalier est ici plus important en taille et en symbolique. Ces "ponts permettent donc le passage du monde humain vers le monde de Bouddha, le temple. Le "pont" Cheongungyo ("pont du nuage bleu"), qui correspond à la première volée de l'escalier, compte 17 marches. Il symbolise la jeunesse. Après le repos, situé au-dessus d'un passage voûté, le "pont" Baegungyo ("pont du nuage blanc"), qui correspond à la deuxième volée, compte 16 marches et symbolise la vieillesse. L'escalier représente donc les deux âges de la vie et totalise 33 marches. Les 33 marches symbolisent les 33 pas vers l'illumination spirituelle.

































Que l'on soit attiré par le bouddhisme ou non, l'esthétisme de ce lieu ne peut pas laisser indifférent...


Les escaliers sont aujourd'hui interdits d'accès. L'entrée à l'intérieur du temple se fait par une ouverture située à gauche de la porte Anyangmun. La première cour que l'on traverse, de plan carré, présente en son centre un bâtiment nommé Geuklakjeon.


L'architecture de ce bâtiment est relativement commune. Devant se trouve un sari, édicule en pierre contenant des reliques de moines. Geuklakjeon, le sari et Anyangmun sont parfaitement alignés.















 

Au nord-est de Geuklakjeon, un escalier permet d'accéder à la cour principale du temple, légèrement surélevée, dans laquelle se trouvent les deux célèbres pagodes et le hall principal du temple, appelé Daeungjeon. La photo permet d'apercevoir  une partie du toit de Daeungjeon. Certaines personnes risquent d'être surprises ou choquées par le symbole peint sur ce toit. Cela ressemble effectivement à une croix gammée, mais cela n'a rien à voir avec le nazisme. Ce symbole, "svastika", est très ancien. Présent dans de nombreuses civilisations bien avant l'apparition du nazisme, c'est en général un symbole positif. Il est très courant en Corée, où il est associé au bouddhisme en général. Ce symbole est par exemple utilisé sur les cartes routières ou sur les panneaux directionnels pour indiquer les temples bouddhistes.

 



Le hall principal du temple, appelé Daeungjeon, abrite le Bouddha Shakyamuni. Entre ce bâtiment et la porte Jahamun se dressent un sari et deux célèbres pagodes.
















La pagode située à l'ouest de la cour s'appelle Seokgatap. Elle est relativement typique des pagodes coréennes. Constituée de plusieurs niveaux dont la largeur est régulièrement décroissante, avec une hauteur totale de 8,20 mètres, cette pagode est en fait très sobre, avec un décor très limité. Lors de travaux de restauration, en 1966, plusieurs objets ont été trouvés à l'intérieur de la pagode. Parmi ces objets, on a retrouvé un texte imprimé sur un rouleau de papier. Il s'agirait en fait du plus ancien livre imprimé à partir de planches de bois gravées. Des études situent sa réalisation au début du 8e siècle après Jésus-Christ.




















La deuxième pagode, appelée Dabotap, est située à l'est de la cour. Son style beaucoup plus original contraste avec la sobriété de Seokgatap. Elle mesure 10,40 mètres de hauteur. Sa base carrée, avec quatre petits escaliers situés chacun sur un côté, est surmontée de quatre piliers portant la partie supérieure de la pagode. Cette partie supérieure présente un décor important, avec des fleurons, de petits piliers et deux fines balustrades, l'une de plan carré, l'autre de plan octogonal.























 
En passant derrière Daeungjeon, on peut prendre un escalier au nord qui mène au bâtiment Gwaneumjeon, qui occupe la position la plus élevée du temple.

















En se retournant, voici une vue sur une partie du temple de Bulguksa :

 

Publié dans patrimoine

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